Le 5 et 6 août 2024, la communauté géospatiale y compris des représentants des États membres de l’ONU ont pris part à une série d’événements parallèles et de réunions préparatoires qui se tenaient en préambule à la 14e session du Comité d’experts sur la gestion de l’information géospatiale à l’échelle mondiale (UN-GGIM). En tant que co-président du Comité d’experts UN-GGIM depuis 2020, l’IGN a suivi de près les nombreux dialogues.
Lundi 5 août a eu lieu le coup d’envoi de la 14e session du Comité d’experts UN-GGIM. Tout d’abord, les membres des comités régionaux UN-GGIM, y compris les pays européens, se sont réunis pour discuter des propositions qu’ils apporteront à la session plénière, qui débutera le 7 août, lors de l’examen de l’ordre du jour.
Ensuite, notre Administrateur général, Ingrid Vanden Berghe, a présidé l’événement parallèle : « Geospatial data, analytics and Geo-AI Accelerating the SDGs and Impacting National Priorities ». Dans ce forum, les trois réseaux thématiques de l’UN-GGIM, à savoir le réseau universitaire, le réseau des organisations géospatiales et le réseau du secteur privé, ont rendu compte de leurs activités Geo-AI. L’IA existe depuis des années, mais ses capacités se développent à un rythme rapide et sans précédent et offrent un potentiel extraordinaire. Forts de leurs années d’expérience dans le domaine des technologies émergentes, de l’apprentissage automatique et d’autres techniques automatisées, les participants ont discuté de la manière dont la communauté géospatiale doit s’adapter à l’évolution rapide du paysage de la gestion de l’information géospatiale et de son environnement opérationnel. Le réseau géospatial des Nations Unies, qui comprend désormais 43 organisations utilisant des informations géographiques, de l’UNICEF à la Banque mondiale et de l’UNESCO à UN-Aid, a notamment mis en lumière la « geospatial situation room » unique des Nations Unies. Cette plateforme met à la disposition de tous les utilisateurs de l’ONU et d’ailleurs des géodonnées mondiales autour de 14 thèmes de base.
L’après-midi, la session plénière du groupe de haut niveau du Cadre intégré de l’information géospatiale (UN-IGIF) s’est tenue. La Belgique est un membre actif de ce groupe qui veille au bon développement de l’UN-IGIF dans les nombreux groupes de travail, de manière coordonnée et selon les priorités établies.
Le mardi 6 août, deuxième journée de la semaine UN-GGIM14, a elle aussi été riche en discussions intéressantes et en exemples inspirants provenant du monde entier.
La journée a commencé par le forum sur l’intégration des données terrestres, maritimes et immobilières. Ce forum comprenait une discussion sur la tension entre les données dynamiques, telles que les données hydrographiques utilisées dans la navigation maritime, et les données statiques, y compris (et c’est très important) les démarcations légales des territoires. Même dans ce domaine difficile, les modèles géodésiques offrent une solution pour relier les deux systèmes de manière stable.
Ingrid Vanden Berghe a ensuite présidé le forum sur le premier plan de développement commun pour la géodésie mondiale. Ce forum a mis en évidence les risques considérables liés à la fragilité de la chaîne d’approvisionnement de la géodésie dans le monde. Dr Nikki Markiel, expert de la « National Geospatial-Intelligence Agency » (NGA), a notamment souligné qu’une grande partie du réseau actuel d’observatoires, de stations et de centres de connaissances est en fin de vie ou l’a largement dépassée, et que l’importance d’investir dans ce domaine n’est pas suffisamment reconnue. En outre, aucun pays ne peut y parvenir seul. Les exemples édifiants de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, où le gouvernement a décidé d’investir massivement dans l’infrastructure géodésique de base, montrent que les décideurs politiques sont prêts à investir lorsqu’ils sont confrontés aux risques économiques et sociaux associés à une infrastructure géodésique de base défaillante. Le plan de développement proposé par Nick Brown, directeur du Centre d’excellence géodésique mondial des Nations unies (UN-GGCE), vise à encourager tous les pays à contribuer également aux solutions indispensables à ce défi.
L’après-midi a été consacrée aux réalisations du Comité d’experts UN-GGIM au cours des 14 dernières années, et en particulier à l’UN-IGIF. S.E. l’ambassadeur François Jackman, représentant permanent de la Barbade auprès de l’ONU, a ouvert ce forum de manière très inspirante, en illustrant l’importance de la géo-information pour les objectifs de développement durable par la situation de la Barbade et d’autres PEID (petits États insulaires en développement). Ingrid Vanden Berghe a ensuite pris part à une discussion sur le travail accompli ces dernières années. Ce faisant, elle a également exprimé ses attentes quant à l’avenir du comité d’experts UN-GGIM et de l’UN-IGIF. Elle a exprimé le souhait que le travail des nombreuses personnes et organisations qui ont contribué volontairement au cours de toutes ces années se poursuive. Les résultats de leurs efforts sont impressionnants et contribuent de manière significative à la capacité des États membres à atteindre les objectifs de développement durable.
Suite aux travaux de ces trois forums, le réseau du secteur privé a organisé un après-midi de réflexion sur l’évolution du rôle des organisations géographiques, cartographiques et cadastrales nationales et sur la manière dont elles peuvent contribuer à l’innovation, à la collaboration et à la durabilité par le biais d’une infrastructure de connaissances géospatiales. Ingrid Vanden Berghe a participé à la discussion sur le rôle des agences de cartographie dans la mise en place de collaborations. Elle a montré comment l’IGN, avec l’expansion du rôle de « geobroker », pourrait occuper une nouvelle position au sein du gouvernement et du géo-écosystème. Plusieurs autres pays évoluent dans la même direction.
Entre les réunions, les moments de réseautage permettent aux participants du monde entier de renforcer les liens d’amitié, une activité aussi importante que les sessions de fond et la garantie d’une coopération harmonieuse (principalement en ligne) pendant le reste de l’année.