Le 11 janvier 2024, une vingtaine de représentants du fédéral, des régions et d’autres organisations qui produisent, intègrent ou utilisent de données géographiques ont participé à une réunion de travail à la KU Leuven sur la mise en œuvre en Belgique de la méthodologie du Cadre intégré de l’information géospatiale (UN-IGIF). Organisé à l’initiative de l’IGN, en partenariat avec le Professeur Joep Crompvoets, cet exercice commun avait pour but d’utiliser l’UN-IGIF pour cartographier la situation actuelle en matière de gestion de géodonnées en Belgique, d’examiner les opportunités et les défis propres à notre pays, et les possibilités d’amélioration.
Fer de lance du Comité d’experts des Nations unies sur la gestion mondiale de l’information géospatiale (UN-GGIM), la méthodologie de l’UN-IGIF sert de guide aux états membres de l’ONU pour mettre en place des systèmes efficaces de gestion des données géospatiales en faveur du développement durable. Ce cadre fournit des recommandations permettant de rendre accessibles et disponibles des données géospatiales de qualité faisant autorité.
Le lancement d’un exercice de l’UN-IGIF pour la Belgique fait suite à une décision du Comité de coordination INSPIRE qui appuie la mise en œuvre de l’Accord de coopération existant entre l’Etat fédéral et les trois Régions pour la coordination d’une infrastructure de données spatiales.
En tant que geobroker fédéral et co-président du Comité d’experts UN-GGIM pour la Belgique depuis 2020, l’IGN joue naturellement un rôle important dans l’organisation de cet exercice. Notre administrateur général Ingrid Vanden Berghe, un géographe et expert de l’UN-IGIF Johannes Van Geertsom, la responsable du programme INSPIRE Nathalie Delattre et un expert du service stratégie Rink Kruk étaient présents. D’une part il s’agissait pour notre délégation d’introduire les participants à la méthodologie de l’UN-IGIF, et d’autre part, de participer activement à la réflexion commune. Par ailleurs, les participants ont pu bénéficier de l’expérience concrète acquise par la KU Leuven dans le cadre du soutien de la Belgique à la mise en œuvre en cours de l’UN-IGIF au Sénégal et à Djibouti, avec le soutien de l’IGN, dans le cadre d’un projet financé par la Banque mondiale.
La journée d’échange s’est déroulée dans une atmosphère constructive. Avec sa structure institutionnelle complexe et ses compétences en matière de gestion des données géographiques réparties entre différents niveaux administratifs, la Belgique représente un défi pour une telle analyse. La qualité de l’exercice dépendait d’une bonne représentativité des acteurs de notre pays en matière de gestion de l’information géospatiale, et cet objectif a été atteint.
L’analyse en cours des résultats révèle déjà certains points dans des domaines clés :
- Gouvernance : la Belgique est un cas particulier en ce qui concerne la répartition des compétences. Cette particularité ne permet pas de stratégie unifiée à l’échelle de notre pays en matière de géodonnées. Cependant, les différentes entités ont bien leur stratégie.
- Finances : sans un modèle financier durable, il est impossible de continuer à produire un travail de qualité. Il pourrait être intéressant de commander une analyse d’impact socio-économique indépendante.
- Communication : une meilleure sensibilisation du public aux avantages des données géospatiales est nécessaire par le biais d’une stratégie de communication bien établie. Une telle stratégie pour la Belgique n’existe pas à l’heure actuelle.
L’atelier a constitué la première étape de l’analyse. Un rapport sera maintenant rédigé et les premiers résultats seront normalement présentés à BeGeo 2024 le 19 mars 2024 à Brussels expo. La Géo-intelligence pour un avenir durable est le thème de cette 8e édition de BeGeo organisée sous les auspices de la Présidence belge UE2024. Informations et inscription sur begeo.be.
