Le premier plan de développement conjoint de la géodésie mondiale est publié sur le site Internet du Centre mondial d’excellence en géodésie des Nations unies (UN-GGCE). Pour la première fois, un plan d’action mondial est mis en place pour renforcer structurellement la géodésie, la discipline fondamentale sur laquelle repose toute l’information géospatiale. L’IGN a contribué activement à la réalisation de ce succès majeur pour la communauté géodésique mondiale savamment orchestré par le Centre UN-GGCE en activité à Bonn depuis 2023.
La géodésie est un pilier essentiel mais souvent sous-estimé de la société moderne. Elle soutient des services cruciaux comme les systèmes de navigation, le chronométrage, l’observation de la terre, l’agriculture de précision, la surveillance du climat et les services de secours en cas de catastrophe.
Le plan permettra d’aider les États membres de l’ONU et les partenaires à réaliser des investissements ciblés dans les infrastructures, les capacités et la coopération internationale. Cette approche commune vise à garantir la fiabilité et la durabilité d’infrastructures essentielles à une information géographique faisant autorité. Concrètement, le plan définit des objectifs stratégiques et des actions tangibles pour renforcer l’infrastructure géodésique mondiale et la rendre plus robuste. Il traduit les besoins géodésiques des États membres et des partenaires en un plan conçu pour améliorer la coordination, la résilience et la durabilité de la chaîne d’approvisionnement géodésique mondiale.
Son élaboration a tenu compte des besoins identifiés dans le cadre de multiples consultations. Au cours des dernières années, des enquêtes ont été menées mondialement par le sous-comité de géodésie. Ensuite, les points de vue de nombreux experts récoltés dans la cadre du « Listening World Tour » organisé fin 2023 par l’UN-GGCE sont intervenus dans le processus d’élaboration. Ainsi, l’Association internationale de géodésie (IAG), la Fédération internationale des géomètres (FIG), l’organisation hydrographique internationale (IHO) et l’organisation internationale de normalisation (ISO) ont pris part à la réflexion. Enfin, des experts des différents comités UN-GGIM régionaux (Europe, Amériques, Asie-Pacifique, États arabes, Afrique) ont également contribué.
L’IGN pour la Belgique, en plus d’examiner et de commenter plusieurs versions préliminaires du plan, a appuyé son processus d’élaboration au niveau de la région Europe, en veillant à ce que d’autres pays puissent y apporter leur contribution. Cela s’est fait à travers sa participation à UN-GGIM : Europe, mais aussi en tant que président de la Communauté d’intérêt sur les cadres de référence géodésiques Europe (GRF Europe) et en tant que partenaire officiel de UN-GGCE. A présent, l’IGN continue d’investir des ressources et de l’expertise pour fournir des contributions concrètes à la mise en œuvre des actions du plan. En outre, par le biais de GRF Europe en coordination avec l’UN-GGCE, l’IGN veillera à ce que les priorités européennes continuent d’être bien représentées et au maintien de l’infrastructure géodésique à l’ordre du jour des décideurs politiques et des investisseurs.
L’IGN contribue à former les ambassadeurs de demain
Pour soutenir la mise en œuvre du premier plan de développement conjoint de la géodésie mondiale, l’UN-GGCE a organisé un atelier de renforcement des capacités en Europe du 17 au 21 février, réunissant 45 participants issus de 22 pays. Cet événement a offert une formation technique approfondie et des orientations stratégiques pour moderniser les systèmes nationaux de référence géodésique, en insistant sur l’harmonisation avec les normes régionales et mondiales.
Mr Jeffrey Verbeurgt, responsable du service de géodésie de l’IGN, faisait partie des intervenants. Il a présenté, avec le Dr Martin Lidberg, président du comité EUREF chargé de définir le système de référence européen, la mise en œuvre de l’ETRS89 à l’échelle nationale, en s’appuyant sur les directives de densification de l’EPN. Au-delà du partage de connaissances techniques, l’atelier a permis de débattre des limites de l’ETRS89 pour certaines applications de positionnement en temps réel et de haute précision, telles que les systèmes de transport intelligents (ITS) et le service de haute précision Galileo (HAS). Ces discussions ont guidé les participants à travers les enjeux complexes de la mise en œuvre des systèmes de référence et leur impact sur les infrastructures géodésiques modernes.
En plus de la formation technique, l’atelier a préparé les participants à devenir de véritables ambassadeurs de l’UN-GGCE et du plan. En dotant les professionnels de la géodésie de l’expertise nécessaire et d’une vision stratégique, l’atelier leur a fourni les outils pour promouvoir la géodésie aux niveaux national et régional. Par conséquent, les objectifs du plan vont au-delà des documents politiques et se traduisent par des actions concrètes. Grâce à un engagement et à une collaboration continus, ces professionnels qualifiés contribueront à faire progresser l’agenda géodésique mondial et à garantir que la géodésie reste une pierre angulaire fondamentale du développement durable et de l’innovation technologique.
